3 questions à Patrick Sapy, Directeur général de FAIR

Publiée le 07.07.2021

Le 17 juin dernier, Finansol, acteur historique de la finance solidaire et l'Impact Invest Lab, laboratoire d’innovation sur l’impact, ont décidé d’unir leur force pour devenir FAIR, le collectif des acteurs de la finance à impact social. A cette occasion, Patrick Sapy, Directeur général de FAIR, nous en dit plus sur les évolutions que cette fusion va impliquer.

1. Quelles sont les ambitions de FAIR en France et à l’international ? Comment vont-elles intégrer les plans stratégiques de Finansol et l’iiLab ?

La stratégie de FAIR va s’appuyer, bien évidemment, sur celles qui ont déjà été décidées par nos instances. Etant donné que les deux organisations travaillent depuis longtemps ensemble, l’ambition n’a pas changé : faire de la finance à impact social le levier de la transition écologie et solidaire. Nous le ferons au travers de 4 axes principaux : en rassemblant les acteurs et praticiens de la finance à impact social, en encourageant et en appuyant les meilleures pratiques, en continuant à les promouvoir auprès du grand public et en professionnalisant notre organisation. Ceci demandera beaucoup de pédagogie : nous sommes sur des sujets parfois techniques et je souhaite que, tout en conservant ce niveau d’expertise exceptionnel, nous continuions à mettre en avant une finance qui s’incarne d’abord dans les projets d’utilité sociale. Ce sont eux qu’il faut mettre en avant.

FAIR souhaite pouvoir être un collectif d’acteurs et de praticiens exigeants sur la thématique de la finance à impact social. La France est un pays pionnier sur ce sujet, notamment avec la finance solidaire. Nous souhaitons donc être un pôle d’expertise reconnu en produisant des études, en mettant en avant des pratiques innovantes, en lançant des expérimentations, en proposant un cadre règlementaire mieux adapté et plus globalement en communiquant largement et de manière pédagogique sur une finance qui s’incarne dans les projets d’utilité sociale qui sont soutenus. C’est important de ne pas se déconnecter du terrain. Le label Finansol, qui est une expérience unique en Europe et qui dispose d’un capital de confiance des épargnants, sera également un des fers de lance de notre stratégie. Ceci n’empêchera pas de nous connecter aux autres pratiques, notamment internationales, car nous devons aussi nous inspirer de ce qui se passe ailleurs et être en capacité d’adapter des pratiques intéressantes. C’est une question d’ouverture d’esprit.  

 

2. FAIR est désormais le collectif des acteurs de la finance à impact social. Que deviennent la finance solidaire et l’investissement à impact ? Comment vont évoluer les différents temps forts de communication, outils et publications ?

Nous avons fait le choix de rattacher clairement la finance solidaire à l’investissement à impact. Nous considérons que la finance solidaire est une innovation pionnière et spécifique propre à la France, que nous souhaitons promouvoir encore et toujours. Pour le faire, il est indispensable de partager des langages communs avec les autres praticiens mondiaux afin, notamment, de ne pas créer des sous-ensembles qui, parfois, courent le risque d’être marginalisées par des effets de mode. C’est pour cette raison que nous avons souhaité continuer d’être un acteur exigeant, notamment sur les définitions autour de l’impact et en intégrant notre spécificité historique qui plonge ses racines dans les problématiques sociales.

On ne va pas changer les temps forts qui marchent sous prétexte de la nouveauté ! Ils continueront à exister : le Baromètre de la finance solidaire et la Semaine de la finance solidaire, notamment. D’autres temps forts vont s’adapter afin de garder une lisibilité rendue nécessaire par notre rapprochement. Nous allons aussi, bien entendu, continuer à innover au service de nos membres : d’autres temps forts verront le jour certainement. Sur les outils, le label Finansol continuera à vivre et à s’adapter aux pratiques nouvelles. Il conservera sa marque qui dispose d’un excellent capital confiance auprès du grand public.

 

3. Opérationnellement, comment les équipes vont-elles travailler ensemble ?

Les équipes et nos gouvernances travaillent déjà ensemble. Et depuis plusieurs années. Nous avons souhaité qu’elles continuent à le faire dans un cadre commun. Nous allons conserver trois grands pôles : un pôle plaidoyer et international, un pôle communication et développement (qui intégrera la communication externe auprès du grand public, de nos membres et des cibles plus institutionnelles, l’animation du réseau et les partenariats) et un pôle études, innovations et accompagnement au sein duquel la gestion du label Finansol et des données que nous collectons chaque année aura évidemment une place centrale avec notre expertise sur les contrats à impact.   

 

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